Définition de BRUTAL, ALE

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : bru-tal, ta-l'

DÉFINITIONS

1
Tenant de la brute.
Il y a tant de gens qui se laissent entraîner à leurs appétits brutaux
de René DESCARTES dans
Les pauvres.... au fond de leurs demeures champêtres, vivant au gré d'un instinct brutal et à peine encore hommes
de Jean-Baptiste MASSILLON dans Villars
2
Grossier, violent, en parlant des personnes ou des choses.
Leur brutale vertu veut qu'on s'estime heureux....
Tel porte jusqu'aux cieux leur vertu sans égale, Et tel l'ose nommer sacrilége et brutale
Il fallut satisfaire à son brutal désir
Apprenez en deux mots leur brutale insolence
Qui le pourrait croire, si l'expérience ne nous faisait voir qu'une erreur si stupide et si brutale [l'idolâtrie] n'était pas seulement la plus universelle mais encore la plus enracinée et la plus incorrigible parmi les hommes ?
Ils se sont laissés aller à des actions brutales
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans Loi de Dieu.
Qu'en un lâche silence Phèdre ensevelirait ta brutale insolence
Dites-lui [au roi] que, toute la nuit, ses satellites étrangers, gorgés d'or et de vin, ont prédit, dans leurs chants impies, l'asservissement de la France, et que leurs voeux brutaux invoquaient la destruction de l'Assemblée nationale
de MIRAB. dans Coll. t. I, p. 323
Nos brutales perfidies
de François de MALHERBE dans III, 2
Ce n'était pas de ces conquérants brutaux et avares qui ne respirent que le pillage
3
Nature : S. m. Bête.
Sauve-moi des lions, sauve-moi des licornes, Et de tous les brutaux pleins de rage et d'erreur
de Jean RACINE dans Psaum. 21
Celui qui a une violence grossière, qui est livré à des passions brutales, qui manque de savoir-vivre.
Je ne serais pas surpris de l'extrême vaillance d'un brutal qui ne connaît ni le plaisir ni les douleurs
de MÉRÉ dans dans BOUHOURS, Nouv. Rem.
La licence effrénée de ces brutaux avait rendu le nom des Macédoniens odieux
de Claude Favre de VAUGELAS dans dans BOUHOURS, ib.
La fortune avec toute sa puissance ne pourra jamais apprivoiser un brutal et polir la rudesse des moeurs
de Jean-Louis GUEZ de BALZAC dans dans BOUHOURS, ib.
La conquête de l'Égypte se fit par Cambyse ; ce brutal ne survécut guère à Smerdis, son frère, qu'un songe ambigu lui fit tuer en secret
Sémantique : Populairement, homme qui bat, qui maltraite.
En langage de soldat, le brutal se dit pour le canon.

HISTORIQUE

1
XVIe s.
Nous sommes acharnés à une vie brutale, laquelle est pire que mille morts
de Jean CALVIN dans 235
Si on demande aux plus idiots, voire aux plus brutaux du monde, pourquoi c'est qu'ils vivent, ils n'oseront pas simplement dire que ce soit pour boire et manger et dormir
de Jean CALVIN dans 235
On ne peut pas discerner en quoi differe l'ame de l'homme d'une ame brutale
Quelle brutale stupidité !
de Michel de MONTAIGNE dans I, 72
L'ivrongnerie, entre les aultres, me semble un vice grossier et brutal
de Michel de MONTAIGNE dans II, 12
Tout homme noble doit tant faire en ses jours que son nom ne se passe point en silence, comme le nom des brutaux [bêtes]
de FABRI dans Art de rhét. liv. I, f° 81, dans LACURNE

ÉTYMOLOGIE

1
Brut ; provenç. et espagn. brutal ; ital. brutale.

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